Un peu de culture kilim
Le terme de kilim regroupe toutes les formes de tissage donc tout ce qui n’est pas noué. Toutes..
- Histoire
Les kilims, ces tapisseries tissées qui ornent musées, collections privées et vitrines de commerce, portent en eux une histoire et une origine souvent enveloppées de mystère. Leur datation précise s’avère complexe, particulièrement pour ceux ne présentant pas de couleurs d’origine chimique, signe de fabrication au plus tôt au début du siècle dernier. Cette absence de critères historiques ou stylistiques fiables rend difficile l’établissement de dates exactes.
La tradition de transmission des motifs de kilims d’une génération à l’autre, sans modification significative apparente, confère à ces pièces une intemporalité qui déroute. Les spécialistes, malgré leur expérience, doivent souvent se fier à leur intuition pour proposer une période de création.
Il est plausible que les kilims tissés jusqu’à la fin du 18e siècle se caractérisent par des laines plus fines et des couleurs aux nuances plus douces et cuivrées, résultat de longs processus de fermentation, contrastant avec les teintes plus vives issues des méthodes traditionnelles de teinture.
Les avancées technologiques, notamment la datation par le Carbone 14, ont bouleversé la compréhension de l’âge des kilims. Ce procédé a révélé que des pièces présumées du 19e siècle étaient en réalité bien plus anciennes, remontant parfois aux 17e et 18e siècles. Un kilim d’Ouest-Anatolie, au décor simple et abstrait conservé au Vaki-flar Museum, a même été daté du 13e siècle grâce à cette technique.
Bien que la datation offre une valeur ajoutée en révélant les évolutions stylistiques des kilims, elle ne devrait pas influencer le choix d’un amateur. L’attrait esthétique, préservé par le respect de la tradition, demeure constant, qu’il s’agisse d’un kilim du début ou de la fin du 19e siècle.